jeudi, novembre 30, 2006
Sixième partie - La chute2001
Je me rappelle qu’il faisait très beau cet après-midi là d'ailleurs à bien y penser je crois qu’il a fait beau partout dans le monde entier cette journée-là. Nous n’avions aucun projet à l’horizon et on prenait ça tranquillement comme ça venait, tout en regardant la télévision. En zappant j’ai aperçu au poste français qu’il y avait eu un petit incident à New York, un avion était rentré dans une tour à bureaux… J’ai continué à zapper pour y revenir quelques instants plus tard… Ce qui pour moi avait l’air d’un petit accident s’est aggravé en l’instant de le dire… Et non, ce n’était pas un accident mais bien un attentat terroriste, la deuxième tour du world trade center serait attaquée juste là devant nos yeux…c’était tellement atroce.
Je me rappelle encore des gens qui brandissaient des gilets blancs par les fenêtres et du coup, j’ai paniqué… Je criais à X, mais qu’est-ce qu’ils attendent pour aller les sauver, ils sont pris, c’est atroce! On ne comprend jamais vraiment la gravité et la portée des événements, j’étais loin d’imaginer qu’on ne pouvait même pas y accéder, et bien pire encore que ces deux tours allaient s’écrouler là devant nos yeux en direct…
En plus, en même temps on disait de part et d’autre que plusieurs avions avaient été détournés, une sur le Pentagone, et l’autre en Pennsylvanie. On parlait de la Maison Blanche de l'Anthrax…etc. On ne savait plus quoi penser… ni même quand tout cela allait s’arrêter… une après l’autre après l’autre.
C’est là juste à cet instant que j’ai vu les deux tours s’écrouler. J’ai vu les gens disparaître comme dans une avalanche de poussière et de feu… l’enfer sur terre, oui cette journée-là c’est bien ce que j’ai ressenti…
La panique c’est vite installée en moi… je me sentais à l’autre bout de la terre, tellement loin de mon monde… ma famille… j’avais peur… moi la petite québécoise prise à mille lieux de mon pays, dans un pays arabe… la menace y était… je ne savais plus quoi faire ni même quoi penser… On ne pouvait savoir ce qui se passerait, tout allait si vite…
Bien vite j’étais déchirée entre vouloir rester avec mon amoureux et le goût de repartir au PC dans mon pays, ma sécurité, mon univers.
Quelques jours plus tard, quand le cours normal des choses est revenu, si on peut dire ainsi, nous sommes allés à l’aéroport pour voir comment je pourrais rentrer plus tôt que prévu chez moi. À notre grand étonnement, il y avait beaucoup de place, et nous avons décidé ensemble que je repartirais dans deux jours…
C’était vraiment « too much » pour moi comme baptême de l’air… j’allais devoir refaire 11 heures de vol, avec la panique… la peur… et bien plus… d’autant plus que les Américains menaçaient de tirer sur tout ce qui bougeraient dans les cieux…La joie quoi!
