jeudi, septembre 21, 2006
Pour mieux comprendre!!!La vogue des «gougounes», la chaussure la plus vendue au monde et aussi la plus ancienne, a envahi les rues des villes américaines, détronant le collant autrefois obligatoire au bureau même par 30 degrés de chaleur et les baskets associées au tailleur.Les «gougounes», ces semelles de plastique rivées au gros orteil par un entre-doigt, baptisées «flip-flops» aux États-Unis, «sont un phénomène énorme», constate Valerie Steele, directrice du Musée à l'Institut de la technologie de la Mode de New York (Fashion Institute of Technology).
«Il y a quelques années, vous n'auriez porté cela qu'à la plage ou à la piscine. Maintenant vous voyez des «gougounes» en ville, au bureau, à l'opéra», ajoute-t-elle.
«J'étais morte de honte, moi qui ne sort pas de la maison sans collant», avait rapporté une mère, âgée de 52 ans, à la presse qui s'était emparée du faux pas. «Touchant d'abord les moins de 30 ans, la vogue des «gougounes» s'est étendue aux plus de 50 ans, surtout à l'Est et à l'Ouest du pays», affirme Britt Beamer, président du groupe de recherches marketing American Research Group. On en trouve de 5$ à 850$, tous les designers ayant suivi le flot. Un des sites majeurs de vente de chaussures par Internet, Zappos, en propose cet été plusieurs centaines de paires différentes. Le phénomène serait en croissance depuis son troisième été consécutif aux États-Unis, selon Phillip Nutt, un consultant de l'industrie de la chaussure. Le chiffre mondial des ventes de «gougounes» --Chine comprise--, serait, selon lui, de 20 milliards de dollars contre 18 milliards pour la chaussure de sport. «C'est la 3e fois en 40 ans que je vois revenir le cycle de la tongue, après les années 60 et les années 80», affirme ce spécialiste installé à Toronto, la ville de la marque Bata. Il y voit le signe d'une «rébellion»: «quand la mode devient confuse et chère, les gens aiment à revenir à des choses très simples et basiques», diagnostique-t-il. Dans la rue, les femmes témoignent volontiers des qualités de confort, de décontraction et de prix de leurs nu-pieds. Julia en a dix paires parce qu'elle «peut changer de couleur». Erika en a cinq «assez sophistiquées pour les mettre pour aller travailler». Beaucoup toutefois reconnaissent les porter dans la rue et les changer pour des talons, la porte du bureau franchie. En cela, la «gougoune» semblent avoir pris le pied sur la basket que l'Américaine, depuis les grèves du métro de New York en 1980, avait adoptée, même avec un tailleur, pour le trajet sur le macadam jusqu'au bureau. «Le succès des gougounes a eu un impact sur les ventes de chaussures de sport», assure le responsable d'American Research Group. L'organisation professionnelle des articles de sports (Sporting Goods Manufacturers Association) conteste, mais ne donne pas de chiffre de ventes pour le chaussant de sport féminin. «Je crois que la tongue progresse d'elle-même sans avoir d'impact. Vous aurez toujours besoin d'une chaussure athlétique pour courrir et jouer au tennis», souligne le porte-parole Mike May. L'entre-doigt du nu-pied aurait-il porté un coup de grâce au collant? On reconnaît seulement auprès de l'Association de l'industrie du collant et de la chaussette que «certes, le collant est devenu un produit saisonnier depuis quelques années». «L'industrie s'adapte à ce que le consommateur veut», rétorque Sally Kay, porte-parole de la Hosiery Association. Et de mettre en avant le collant sans pied et le tout nouveau collant sans doigts de pied.
